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Réforme du Code du travail : question de sécurité professionnelle

Editorial La Presse

La réforme du Code du travail, vieux de plus de 60 ans, domine, depuis quelque temps, l’actualité nationale. Elle intervient à un moment crucial où des défaillances profondes au niveau du marché de l’emploi semblent gagner régulièrement du terrain, empêchant ainsi l’un de nos secteurs stratégiques de s’exprimer pleinement.

Cette révision, ordonnée par le Président de la République, procède donc du souci d’apporter des corrections urgentes mais aussi et surtout de reconquérir certaines valeurs qu’on croyait révolues : la justice sociale, la dignité au travail, ou encore l’engagement et le dévouement.

Plus que le code en soi, cette réforme ambitionne de réajuster, dans l’ensemble, un marché de l’emploi désorganisé et de mieux l’outiller pour répondre aux exigences, de plus en plus importantes, de notre paysage socioéconomique.

L’appel donc du Chef de l’Etat à la nécessité d’une réforme en profondeur témoigne de l’ampleur du chantier à engager. C’est-à-dire qu’il n’est plus question de procéder à un traitement superficiel, d’administrer de simples calmants ou de se contenter des demi-mesures — qui encouragent elles-mêmes le favoritisme et l’exploitation indirecte — mais plutôt de corriger et de reconstruire à la base, pour assurer non seulement l’efficacité de la réforme mais également sa durabilité.

Cette détermination à aller au fond des choses est d’autant plus légitime que les maux de notre système d’emploi sont quelque peu généralisés.

Des maux qui concernent, entre autres, ces contrats précaires que le Président qualifie « d’esclavage déguisé », l’inégalité des chances, le manque de motivation, l’incertitude et l’insécurité professionnelle.

Cette initiative est donc un signal fort d’une rupture imminente et définitive avec toutes les pratiques illégales qui ont marqué, durant de longues années, notre marché de l’emploi et l’engagement dans une nouvelle étape garantissant plus d’assurance et plus de stabilité aussi bien professionnelles que sociales.

Ce facteur de stabilité est capital pour la responsabilisation de l’employé qui serait, certainement, tenu par un sentiment de redevabilité, ce qui signifie plus d’implication dans le travail et donc plus de rendement. Des éléments qui ont, pour longtemps, fait défaut à notre marché d’emploi et pénalisant, du coup, l’économie nationale dans son ensemble.

Mais ce qui est également important, c’est que cette réforme, une fois aboutie, aura pour mérite de doter notre système de l’emploi d’une plus large capacité de résistance aux nouvelles exigences du marché. Surtout que certaines études révèlent qu’environ 20% des emplois en Tunisie connaîtront, d’ici à 2030, des transformations profondes en raison des nouvelles tendances économiques aussi bien nationales qu’internationales.

La transition sera, sans doute, plus facile à gérer. 

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